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Hydrogène : c’est le moment de financer la filière !

Hydrogène : c’est le moment de financer la filière !

L’emballement autour de l’hydrogène se poursuit. Après la présentation de plans par les gouvernements et le lancement de projets par les majors de l’énergie, la Bourse se forge à son tour une conviction : l’hydrogène sera rentable. Les titres connaissent une hausse et les petites sociétés prennent des titres. Est-ce le bon moment pour lever des fonds et de développer proprement la filière dans son ensemble ?

« Le métier de Total sera de produire de l’hydrogène décarboné »

Cela faisait plusieurs années que l’hydrogène attendait dans le vestibule du spectacle des énergies renouvelables. En 2020, cette ressource a été enfin mise sous le feu des projecteurs avec les différents plans annoncés par les gouvernements. En juin de l’année dernière, l’Allemagne a présenté un plan à 9 milliards d’euros pour devenir le numéro Un de la filière. La France lui a répondu trois mois plus tard avec une enveloppe de 7 milliards d’euros à injecter d’ici 2030 pour faire de ce gaz l’énergie de l’avenir. Cet intérêt des Etats a fait tilt dans la tête des dirigeants de grands groupes énergétiques tels que Patrick Pouyanné. Le PDG de Total a déclaré, lors d’une interview à Usine Nouvelle, le lundi 1er février 2021, que « Le métier de Total sera de produire de l’hydrogène décarboné » et que « le groupe possède les briques technologiques pour produire de l’hydrogène bleu avec capture de carbone ». Air Liquide aussi a manifesté son intérêt en lançant des projets dans l’hydrogène pour en démocratiser l’usage.

Du fait de cet emballement autour de l’hydrogène vert, les places financières commencent à s’enflammer. De petites entreprises comme HRS (Hydrogène Refueling Solutions), qui fabrique des stations de ravitaillement pour les véhicules à hydrogène, font leur entrée en Bourse. Elles ont vu leur chiffre d’affaires croître considérablement. Cette hausse des capitalisations boursières et des titres fait dire aux analystes que c’est le moment parfait pour lever des fonds et développer convenablement la filière. Cela implique d’accorder aussi de l’attention à l’hydrogène naturel.

Hydroma, une société aux potentiels énormes

De nombreux travaux effectués par des chercheurs russes et français ont démontré que l’hydrogène existait à l’état naturel sur les continents. D’importants gisements ont été découverts dans des pays comme la Russie, l’Australie, le Canada, les Etats Unis, le Brésil, le Mali. Dans ce dernier Etat, l’exploitation de l’hydrogène naturel a cours depuis près de huit ans. Hydroma, une société fondée par le milliardaire malien Aliou Diallo, y transforme cette ressource en électricité verte pour le village de Bourakébougou. Elle a démontré que l’hydrogène naturel est totalement vertueux car abondant, renouvelable, sans émission de CO2 et moins cher. Après le test réussi de Bourakébougou, Hydroma a récemment annoncé la production à grande échelle de son hydrogène naturel. Pour concrétiser ce projet révolutionnaire, son PDG Aliou Diallo s’est mis en quête de financements en Europe. Pour l’instant, seule l’Allemagne semble lui accorder une réelle attention.

Berlin étudie, en effet, toutes les options pour devenir le numéro Un de l’hydrogène naturel. Elle s’intéresse donc fortement aux travaux d’Hydroma au Mali. Les autorités chargées de piloter le programme allemand de l’hydrogène ont d’ailleurs reçu Aliou Diallo en septembre 2020 pour le féliciter pour sa contribution à l’émergence d’une énergie propre. La France gagnerait surement à apporter l’appui financier et technique nécessaire à un projet comme celui d’Hydroma, qui ambitionne de fournir l’Europe en hydrogène naturel via un pipeline de 4.700 kilomètres.